C’est ici le second terme d’une vie, et celui auquel proprement finit l’enfance ; car nos mots infans et puer ne sont pas synonymes.

C’est ici le second terme d’une vie, et celui auquel proprement finit l’enfance ; car nos mots infans et puer ne sont pas synonymes.

Le premier est compris au sein d’ l’autre, ainsi, signifie qui ne pourra parler : d’ou vient que dans Valere Maxime on trouve puerum infantem. Mais je continue a me servir de votre mot en fonction de l’usage de une langue, jusqu’a l’age pour lequel elle a d’autres noms.

Au moment oi? les bambins commencent a parler, ils pleurent moins. Ce progres est organique : 1 langage est substitue a l’autre. Sitot qu’ils peuvent penser qu’ils souffrent avec des paroles, pourquoi le diraient-ils avec des cris, si ce n’est quand la douleur reste trop vive afin que la parole puisse l’exprimer ? S’ils continuent alors a pleurer, c’est J’ai faute des personnes qui paraissent autour d’eux. Des qu’une fois emile aura evoque : J’ai mal, il faudra des douleurs bien Fortes pour le forcer de pleurer.

Si l’enfant est delicat, sensible, que naturellement il se mette a crier Afin de rien, en rendant ces cris inutiles et sans effet, j’en taris bientot la source. Tant que celui-ci hurle, je ne vais point a lui ; j’y lei§ons sitot qu’il s’est tu. Bientot sa maniere de m’appeler sera de se taire, ou tout au plus de jeter 1 seul cri. C’est via l’effet sensible des signes que les enfants jugent de leur sens, il n’y a point d’autre convention pour eux : quelque mal qu’un enfant se fasse, Il semble reellement rare qu’il hurle quand il est seul, a moins qu’il n’ait la perspective de devenir entendu.

S’il tombe, s’il se fait une bosse a la tete, s’il saigne https://datingmentor.org/fr/blendr-review/ du nez, s’il se coupe les doigts, au lieu de m’empresser autour de lui tout d’un air alarme, je resterai tranquille, au moins Afin de legerement de moment.

Le en gali?re reste fait, c’est une necessite qu’il l’endure ; bien notre empressement ne servirait qu’a l’effrayer davantage et augmenter sa sensibilite. Au fond, c’est moins ma chance que la crainte qui tourmente, si l’on semble s’i?tre blesse. Je lui epargnerai du moins votre derniere angoisse ; car fort surement il jugera de le en gali?re tel il verra que j’en juge: s’il me voit accourir avec inquietude, le consoler, le plaindre, il s’estimera perdu ; s’il me croise garder notre sang-froid, il reprendra bientot le sien, ainsi, croira le mal gueri di?s qu’il ne le sentira plus. C’est a cet age qu’on prend les premieres lecons de courage, et que, souffrant sans effroi de legeres douleurs, on apprend via degres a supporter nos belles.

Loin d’etre attentif a empi?cher qu’emile ne se blesse, je serais fort fache qu’il ne se blessat jamais, ainsi, qu’il grandit sans connaitre la douleur.

Souffrir reste la premiere chose qu’il doit savoir, ainsi, celle qu’il aura le plus grand besoin de savoir. Cela parai®t que les enfants ne soient petits et faibles que pour prendre ces importantes lecons sans danger. Si l’enfant tombe de son haut, il ne se cassera jamais la jambe ; s’il se frappe avec un baton, il ne se cassera jamais le bras ; s’il saisit 1 fer tranchant, il ne serrera guere, ainsi, ne se coupera jamais bien avant. Je ne sache nullement qu’on ait jamais vu d’enfant en liberte se tuer, s’estropier, ni se faire un en gali?re considerable, a moins qu’on ne l’ait indiscretement expose via des lieux eleves, ou seul autour du feu, ou qu’on n’ait laisse des instruments dangereux a sa propre portee. Que dire des magasins de machines qu’on rassemble autour d’un gari§on pour l’armer de toutes pieces contre la douleur, jusqu’a ce que, devenu grand, il reste a sa remerciements, sans courage et sans experience, que celui-ci se croie mort a Notre premiere piqure et s’evanouisse en voyant la premiere goutte de son sang ?

Notre manie enseignante et pedantesque est toujours d’apprendre aux enfants ce qu’ils apprendraient nombre plus d’eux-memes, et d’oublier ce que nous aurions pu seuls leur enseigner. Y a-t-il rien De surcroi®t sot que la peine qu’on prend Afin de leur savoir a marcher, tel si l’on en avait surpris un quidam qui, par la negligence de sa nourrice, ne sut jamais marcher etant grand ? Combien voit-on de personnes au contraire marcher en gali?re toute leur vie, parce qu’on leur a mal appris a marcher!

Emile n’aura ni bourrelets, ni paniers roulants, ni chariots, ni lisieres ; ou du moins, des qu’il commencera de connaitre mettre 1 pied devant l’autre, on ne le soutiendra que sur les lieux paves, et l’on ne fera qu’y passer en hate. A la place de le laisser croupir dans l’air use d’une chambre, qu’on le mene journellement au milieu d’un pre. La, que celui-ci coure, qu’il s’ebatte, qu’il tombe cent fois le jour, tant plus : il en apprendra plus tot a se relever. Le bien-etre en liberte rachete de nombreux blessures. Mon eleve aura souvent des contusions ; en revanche, il va i?tre toujours gai. Si les votres en ont moins, ils seront toujours contraries, forcement enchaines, forcement tristes. Je doute que le profit soit de leur cote.

Un nouvelle progres rend aux enfants la plainte moins necessaire : c’est celui de leurs forces. Pouvant plus par eux-memes, ils ont un besoin moins frequent de recourir a autrui. Avec leur force se developpe la connaissance qui les met en etat en diriger. C’est a ce second degre que commence proprement le quotidien de l’individu ; c’est aussi qu’il prend la conscience de lui-meme. La memoire etend le sentiment de l’identite sur tous les moments de le existence ; il devient veritablement un, le aussi, ainsi, via consequent deja capable de bonheur ou de misere. Cela importe donc de commencer a le voir ici comme un etre moral.

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